C’est une lecture un peu spéciale cette fois-ci, puisque j’avais envie de découvrir Jeanine Berducat, une autrice que mon papa affectionne. Quand j’ai vu que « A la croisée des chemins » faisait partie des ouvrages proposés par Babelio lors de la dernière Masse Critique, je l’ai mis dans la liste des livres que j’aimerais chroniquer. Je suis très contente d’avoir été sélectionnée pour cet ouvrage.
En quelques lignes
L’histoire se déroule à la fin des années 30 à Fresselines dans la Creuse. La famille Meurot exploite une ferme située à La Renauchat. La vie s’écoule paisiblement mais les tumultes de l’actualité et de la guerre viennent perturber le quotidien d’Alfred, Clémence et leurs enfants Henri, Gaston, Lucette et Élise.
Mon avis
Jeanine Berducat décrit avec justesse et sensibilité l’univers rural des années 30, aux conditions de travail souvent difficiles. C’est une vie de labeur, rythmée par les saisons et les travaux de champs. Le travail, le soin des bêtes et les cultures n’attendent pas. Les congés payés, ce n’est pas pour la famille Meurot! Les grands évènements historiques ont toutefois leurs retentissements jusque dans la ferme. En effet, même si la famille parait rude aux premiers abords, elle accueille avec générosité les victimes de la fureur du monde. Fuyant la guerre d’Espagne, Anita et ses filles Dolores, Maria et Josefa trouvent refuge et travaillent à la ferme. Puis la famille accueille David, petit autrichien juif de 5 ans et enfin Hans, le père de celui-ci.
J’ai aimé découvrir la région de la Creuse que je ne connais pas, avec ses paysages verdoyants et vallonnés, parcourus de nombreux cours d’eau. Grace à Henri, j’ai rencontré le peintre Leon Detroy, dont je viens d’admirer les toiles impressionnistes sur le web. Et par le biais du mariage de Gaston, j’ai découvert des coutumes locales, comme la bravade (les chasseurs du village se réunissent et tirent plusieurs coups en l’air pour rendre honneur aux futurs mariés) ou comme la plantation du chou, qui assure la prospérité des mariés.
Pour moi, « La croisée des chemins » est avant tout un roman sur les choix qui nous amènent à prendre différents chemins. Au sein de la ferme, Gaston est un fervent partisan de la mécanisation du travail agricole et souhaite investir dans un tracteur, alors que son père Alfred ne jure que par ses chevaux. Henri est déchiré entre son envie d’aller à Paris pour apprendre la peinture et son devoir d’aider à la ferme. Et confrontés à la guerre, tous devront faire le choix de résister ou de subir. Mais parfois aussi, c’est l’absence de choix qui transparaît. A 14 ans, Lucette vient de réussir brillamment son certificat d’études et aimerait poursuivre ses études, mais le père a tranché, il est temps de travailler à la ferme. Et quand l’heure de la mobilisation sonne, Gaston et Henri sont bien obligés de rejoindre l’armée.
A travers la famille Meurot et les personnes à qui elle vient en aide, Jeanine Berducat brosse le portrait attachant de plusieurs générations. Des hommes taiseux et généreux, des femmes douces et fortes à la fois. Ils sont parfois bousculés par la vie mais défendent leurs idéaux. Comme le résume l’oncle Louis:
Voyez, nous sommes tous réunis, venant d’horizons si différents, Anita et ses filles d’Espagne, Hans et Adrian d’Allemagne, Lucien de Paris, La Renauchat est devenue la croisée de tous les chemins car nous avons tous au fond du cœur des rêves de liberté, de justice, d’amour que nous défendrons coûte que coûte.
En refermant le livre, je quitte les personnages à regret, j’aurais bien fait encore un bout de chemin avec eux.
En bref
Une jolie découverte. J’ai aimé suivre la famille Meurot dans leur quotidien et dans leur combats pour leurs rêves.
Merci aux éditions La Bouinotte pour cette lecture.
Références :
- Titre: La Croisée des chemins
- Auteur : Jeanine Berducat
- Editeur: La Bouinotte
- Nombre de pages: 306
- Année de parution: 2020
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