J’ai découvert Franck Thilliez et le personnage de Sharko il y a quelques années en lisant « Atomka ». Même si l’intrigue m’avait beaucoup plu, le côté sombre et glauque du roman ne m’avait pas trop donné envie de lire d’autres livres de l’auteur. Après mon récent coup de cœur pour « Il était deux fois« , je tente à nouveau l’aventure avec Sharko.
Merci à ma sœur pour m’avoir prêté son livre pendant les vacances.
En quelques lignes
En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l’école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l’affaire des Disparues du Sud parisien.
Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu’à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d’entrer en possession d’une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu’il a pu imaginer…
Mon avis
Encore une enquête écrite d’une main de maître par Franck Thilliez. Le maître des illusions nous emmène cette fois-ci au cœur de l’escapologie, dans l’univers du grand Houdini. A l’image des plus grandes démonstrations d’évasions, Thilliez entortille son histoire dans des situations improbables et parvient à s’en sortir avec brio. C’est clairement bien pensé et j’ai beaucoup aimé l’intrigue. Comme pour ses autres romans, je reste toutefois toujours un peu rebutée par les scènes glauques et cruelles qui parsèment l’enquête.
J’ai beaucoup aimé retrouver l’année 1991 et les technologies de l’époque. (Au passage, joli choix de date avec cette année palindrome. Est-ce clin d’œil au « Manuscrit inachevé » ?). Pas encore de téléphone portable, il faut s’en remettre aux fixes et aux cabines téléphoniques. Peu d’ordinateurs, heureusement qu’il y a le minitel… et l’ADN n’en est qu’à ses prémices. A l’époque, un bon flic a mal aux pieds à la fin de sa journée. Ce retour en 1991 donne un rythme plus lent à l’enquête, sans perdre le côté haletant de l’intrigue.
Même si je ne suis pas une experte du personnage de Sharko, j’ai aimé le suivre dans ses premières enquêtes, à son arrivée au quai des Orfèvres. Tout frais sorti de l’école de police et avec les procédures bien en tête, il est confronté à la réalité du terrain. L’atmosphère de l’endroit est perçue par les yeux d’un bleu et très bien retranscrite : guerres de pouvoir et d’égos, méthodes « à l’ancienne » et peu orthodoxes mais aussi solidarité entre collègues….
Il comprit que cet endroit où il avait fourré les pieds, le 36, quai des Orfèvres, n’était pas qu’un lieu de prestige.
C’était une arène sanglante. La fosse aux lions
C’est assez touchant de découvrir Sharko avec ses ambitions et ses interrogations sur son avenir professionnel et personnel au sein de l’univers impitoyable du 36, quai des Orfèvres.
En bref
Une enquête tordue et passionnante, écrite d’une main de maître par Franck Thilliez.
Références :
- Titre: 1991
- Auteur : Franck Thilliez
- Editeur: Fleuve Editions
- Nombre de pages: 504
- Année de parution: 2021
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